Sentiment Océanique

Installation

2025

Diplômé de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, Côme Di Meglio crée des installations et des architectures destinées à favoriser une plus grande sensibilité à l’environnement, ainsi qu’aux autres. Ses espaces acquièrent du sens en accueillant des expériences collectives qui explorent les relations entre les êtres. Depuis 2018 Côme s’interroge sur le cycle de vie des matériaux qu’il utilise. Incorporer des organismes vivants tels qu’un mycélium représente une extension de cette recherche, qui lui permet de créer une architecture immersive dont le cycle de vie complet fait partie intégrante de l’œuvre, de sa croissance à sa disparition.

Elaborée pendant sa résidence au Cabaoui, l’œuvre Sentiment Océanique à été présentée pour la première fois en mai. *Sentiment Océanique* est une installation bioluminescente conçue comme une stèle vivante, surgie des profondeurs marines, portant en elle la mémoire des origines de la vie. L’intuition à l’origine de cette œuvre est de créer un espace où faire le silence en soi pour se laisser habiter par cette lumière, offrir du temps à ces organismes pour qu’ils nous imprègnent. Ainsi qu’imaginer une manière de garder une trace, une empreinte de cette expérience fugace, à la fois organique et immatérielle.

L’œuvre a été activée dans le cadre de la retraite « Mondes Contemplatifs », co-imaginée avec Eugénie Lefevre et Soizic Michelot à La Madeleine, où pendant cinq jours, les participant·e·s ont exploré leurs mondes intérieurs à travers la méditation, le yoga et une approche sensible de l’art. Chaque soir, puis au cours d’une nuit entière, les visiteur·se·s se sont relayé·e·s auprès de cette présence lumineuse et étrange. A cette échelle, c’est presque cette présence qui nous regarde, nous traverse de son regard. Peu à peu, ce corps venu des abysses devenait familier, éveillant une forme de résonance intime, silencieuse, profonde.

C’était un privilège de mûrir cette œuvre au contact de la mer, au plus près de l’endroit où j’ai eu ma première rencontre avec la bioluminescence, et où a commencé ce cheminement. Cette œuvre en devenir s’est révélée au contact du public, dans une temporalité lente et habitée. *Sentiment Océanique* explore la dimension spirituelle de l’art : sa capacité à relier, à émerveiller, à nous relier au vivant. Elle invite à un ralentissement, à une expérience contemplative où le vivant nous traverse et nous transforme. On garde une empreinte de cette rencontre, qui fait vibrer ce qui est vivant en nous.